Je viens de découvrir une nouvelle vitesse de  course. La VA. C’est la Vitesse Antalgique !
Celle qui permet de minimiser au maximum mes douleurs aux pieds et au tendon d’Achille. Celle que j’adopte dès les premiers hectomètres de cette étape. J’ai beau m’y attendre, c’est chaque fois pénible et presque insupportable les premières heures. Ensuite, les pansements doivent trouver leur place et cela s’atténue un peu. Il parait aussi, comme me l’a soufflé le formidable kiné qui m’a reçu en consultation à Mont sur Guesnes, que les récepteurs de la douleur saturent. 
Il n’y a pas qu’eux. Mes récepteurs de la vue ne sont pas très performants non plus qui ne me permettent pas d’apprécier à sa juste valeur des images de cartes postales ( photographiées par mon grand fiston Simon) comme celles-là :

Passage devant le château de Montreuil-Bellay.

Les coureurs en forme du jour, en tête de course sont les deux norvégiens Trond et Eiolf et l’allemand René Strosny. Ils creusent sur moi des écarts impressionnants. Je me dis alors que leurs attaques d’hier ne semblent pas les avoir éprouvé. Quels combattants !
Pour moi, pas question de me battre contre des adversaires ou un chrono. Je poursuis à ma vitesse antalgique et profitant de chaque foulée qui ne  me déclenche pas de douleur. Elles sont rares mais si appréciables.

Pour me changer les idées sur les longues lignes droites, je m’invente un jeu. Je vais l’appeler “le jeu de la casquette”.
Voilà comment j’y joue : je baisse la visière de manière à ne plus voir la route et le but est de lever le nez le plus tard possible et au mieux quand je suis parvenu au bourg  en vue.

Les moments de pur bonheur s’apprécient alors avec délectation. Ceux où l’on arrive au ravitaillement en font partie. Le dévouement de chacun d’eux est à l’image de la démesure de cette épreuve. Surtout lorsqu’ils s’accompagnent d’une signe ou d’un mot sur le bitume.

Jacquemine, incontournable et indispensable comme toute l’incroyable équipe de JBJ.

Les autres arrivent quand un ami apparaît au bout d’une route, alors qu’on ne s’y attend pas.
Aujourd’hui c’est Stéphane qui me fait le plaisir d’être là pour me supporter. Encore une chouette rencontre virtuelle sur le forum qui se transforme en amitié belle et bien réelle.

A peine la ligne d’arrivée franchie, il faut penser au lendemain.
C’est, par exemple, la lecture attentive et détaillée du Road Book.

Ensuite, chacun gère sa récupération à sa façon.

A suivre…

Les liens vers les autres étapes :

Séquence souvenir avec ces albums photos “Ambiances” de la Traversée. Pas vraiment des portfolios mais un peu quand même…

Les bonus :