Cette étape est le troisième volet d’un triptyque effrayant (75km-68km-70km). Avec l’expérience que j’emmagasine chaque jour,  je sais que je dois aujourd’hui encore viser de franchir la ligne d’arrivée dans le meilleur état possible. Dès les premiers hectomètres, j’hésite à accrocher le groupe de tête. Mais cette prudence ancrée  au plus profond de moi m’interdit cette fantaisie. D’ailleurs, je ne suis pas le seul puisque je dépasse très vite Hiroko, Sebastiao et Jan.
Pendant 40km, les écarts ne cesseront de grandir avec les 2 Norvégiens (Trond et Eiolf) ainsi que René (Strosny) toujours aussi impressionnant. Peu après le marathon, mes douleurs vont peu à peu s’estomper et me laisser ce plaisir de pouvoir courir presque sans contrainte. D’ailleurs, à un moment, je suis pris par une espèce d’euphorie qui me fait courir à des vitesses que j’avais oublié depuis le début de cette course. Du coup les écarts fondent et entretiennent cette état quasi second que je vis comme une véritable renaissance. Aidé par Patricia puis par Simon, je finis les derniers kilomètres en comblant  le retard sur les 2 Norvégiens.


Pour la première fois, ils ne me paraissent pas interminables et je prends même du plaisir à ce qu’ils durent pour que je puisse à mon tour creuser les écarts que j’ai subi pendant les deux tiers du début de l’étape. Esprit de compétition, quand tu nous tiens…

L’arrivée  au  pied du château est donc un véritable bonheur physique et visuel.

Et la visite d’amis un vrai bonheur qui s’ajoute à celui d’avoir fini l’étape.

Mais comme je sais qu’à chaque jour suffit sa peine et que demain sera un autre jour, je dois m’efforcer de me dire (car il faut s’en persuader) que les compteurs seront remis à zéro comme  depuis le début.

A suivre…

Les liens vers les autres étapes :

Séquence souvenir avec ces albums photos “Ambiances” de la Traversée. Pas vraiment des portfolios mais un peu quand même…

Les bonus :