Planifier le déroulement de sa saison

La planification de votre saison est la première des actions à mettre en œuvre au moment d’envisager vos objectifs à venir. Il est indispensable de prendre le temps nécessaire pour définir quelles seront les compétitions qui seront prioritaires pour vous. Celles sur lesquelles vous allez concentrer une grande partie de vos entraînements, de votre énergie et … de vos rêves. Cela doit vous permettre de faire des choix judicieux afin de combiner à la fois, le plaisir, la raison et la réussite de vos défis.
10km, semi-marathon, marathon, trails, 100km, 24 heures, courses par étapes …. Les possibilités sont multiples.

La variété, un piège de la course à pied ?

Cette variété exceptionnelle, propre à notre discipline, ne doit pas pour autant inciter à vouloir être trop gourmand, car cette forme de boulimie conduit, elle aussi, à l’indigestion. Surentraînement, blessures, baisse de la motivation …. Voilà ce qui peut guetter le coureur, s’il n’est pas capable de réaliser quelques arbitrages et définir ses priorités.
Il est donc important de se poser la question de savoir ce qui vous motive le plus … Et de faire des choix, même si, sur le papier, l’enchaînement de nombreuses épreuves vous semble accessible et réalisable. Comment effectuer ces choix souvent difficiles, devant l’attractivité et la multiplicité des épreuves proposées ?
Choisir c’est renoncer” comme l’écrit André Gide. Mais renoncer c’est aussi se préserver. C’est concentrer son attention, son énergie et ses efforts sur l’essentiel.
Je vous livre, dans cet article, des conseils et des pistes pour planifier au mieux vos objectifs.

Définir l’orientation à donner à sa saison

Deux approches peuvent s’observer dans les pelotons. Une plutôt spontanée, axée sur le plaisir et répondant au besoin de s’exprimer en compétition. L’autre plus réfléchie visant la réussite sur des objectifs ciblés.

1) La multiplication des épreuves et la performance « coup de bol »

Certains coureurs privilégient une approche “coup de cœur”, basée sur la participation à un maximum d’épreuve. Elles sont alors courues en règle générale en-deçà des possibilités du coureur. Il s’agit essentiellement de se faire plaisir à participer, de terminer sans forcément avoir un objectif de performance. Celle-ci, quand elle est présente, est plus liée à la chance et s’avère rarement reproductible. Il convient cependant d’être vigilant sur l’enchaînement des courses. On a beau de ne pas être forcément au maximum de ces possibilités (et pour cause) courir chaque week-end n’est pas à la portée de tout le monde.

2) Le ciblage des épreuves et la performance « optimisée »

Si vous recherchez la performance (atteindre un objectif chronométrique, battre un record sur une épreuve quelconque, terminer une course longue à laquelle vous ne vous êtes jamais attaqué), il est tout d’abord préférable de se fixer un ou deux objectifs principaux annuels qui serviront à articuler toute votre saison. Ces objectifs principaux constitueront les points d’orgue de votre année de course. Sauf cas particulier, il n’est pas raisonnable d’en prévoir plus d’un par semestre, afin de vous laisser le temps de le préparer minutieusement et d’atteindre un pic de forme. En effet, si vous recherchez la performance sur une épreuve, votre préparation physique et mentale ne pourra être optimale sans un minimum de préparation, spécifique à la distance, à la durée, au profil et aux supports de course de l’épreuve ciblée.
Inutile d’espérer atteindre trop de pics de forme dans l’année. Le corps ne le permet pas. Et il n’est pas raisonnable d’être en permanence affûté : cela se traduit par des carences (dommageables sur le long terme) et un risque de blessure (dommageables … immédiatement).
En revanche, entre ces objectifs principaux, il est tout à fait possible de placer des compétitions intermédiaires qui vous serviront de points de repères et de préparation en fonction de votre objectif terminal. Celles-ci devront s’inclure naturellement et harmonieusement dans votre planning en respectant les délais nécessaires à la récupération et à l’entraînement.

Par exemple :

  • Si vous avez l’intention de courir, au maximum de vos possibilités, un marathon, il sera tout à fait judicieux de participer à un semi-marathon dans les semaines de préparation. Avec toutefois suffisamment de distance avec l’objectif de manière à le préparer spécifiquement.
  • Si votre priorité est un 100km, un marathon aura toute sa place dans votre programmation, les mois précédents.
  • Si c’est le 10km qui est votre priorité, des épreuves de 5km feront l’affaire pour vous tester.

Faire des choix en fonction de critères objectifs

Une certaine logique devrait guider aussi pour orienter le choix des courses. Dans l’idéal, il conviendrait de se fixer une date plutôt qu’une épreuve précise qui risque de ne pas coïncider avec les contraintes de temps à respecter lorsque vous vous plongerez dans le calendrier pour établir votre planification.
Le choix des objectifs ne peut se faire uniquement sur des critères d’envie ou de motivation personnelle. Si votre inclinaison vous porte sur des épreuves longues et que vous n’avez pas le kilométrage nécessaire, il faut alors être raisonnable et prévoir cela ultérieurement dans la saison. Voire même vous ôter de l’esprit que ce type d’épreuve entre dans vos cordes, si vos contraintes extra sportives ne vous permettent pas de concilier suffisamment entraînement et emploi du temps professionnel et familial.
Cependant, d’autres facteurs peuvent aussi entrer en ligne de compte au moment de définir ses objectifs : choix d’une course au profil favorable à l’élaboration d’une performance, participation à une épreuve à proximité de votre domicile, qualité ou réputation de l’organisation, souhait de retrouver des connaissances à l’occasion de la course…

Se donner les moyens de ses ambitions

Programmer un marathon au printemps ou vouloir battre votre record sur 10 km, si vous avez passé un hiver au chaud en attendant des périodes plus propices à l’entraînement, ne peut que vous amener des désillusions. Se mentir à soi-même en pensant que l’on peut y arriver ou en mésestimant l’ampleur de la tâche à accomplir ne vous servira pas à mieux vous connaître, ni à être en harmonie avec vous-même. Or, cela doit rester, quand même, une des vertus du sport et de la course à pied en particulier.

A contrario, si :

  • Vous souhaitez mettre à profit le travail hivernal au cours duquel vous vous êtes efforcé de développer votre VMA et votre allure spécifique.
  • Vous avez participé à quelques cross ou corridas pour entretenir votre motivation

Il serait alors dommage de ne pas profiter de tout ce travail préalable. Vous pouvez légitimement envisager d’être performant sur marathon dès le début de saison.
Dans le même registre, si c’est sur le plus long que vous souhaitez être performant à l’entame de la saison, il vous faut prévoir un volume suffisant d’entraînement dans la phase hivernale. Et dans ce cas, il convient également d’être cohérent et ne pas envisager la moindre idée de performance sur des distances plus courtes dans cette même période.
Le contenu de votre préparation générale (l’hiver dans le cas présent) doit être en phase avec vos objectifs à venir.
Quels que soient les choix des objectifs que vous effectuez, la planification annuelle de la saison repose sur les mêmes principes, à savoir :

  • Prévoir une période de préparation générale en début de saison afin d’établir les fondations sur lesquelles vous allez vous appuyer par la suite.
  • Programmer une phase de préparation spécifique qui va vous permettre de travailler les qualités nécessaires à la réussite de votre objectif principal.

Cette période se termine systématiquement par une phase de relâchement afin d’assimiler le travail effectué lors de la phase spécifique et d’arriver en pleine possession de vos moyens le jour J.
Enfin, après la compétition, et ce quel qu’en soit le résultat, il faut se ménager une phase de régénération qui va vous permettre de récupérer, tant sur le plan mental que physique afin de repartir avec motivation et envie vers de nouveaux objectifs.

Exemples de planifications annuelles

Exemple n°1 :
– 10km en mars
– Marathon en mai
Semi en septembre
– Marathon en octobre

Mois

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Type de préparation

PG

PS

10km

PS 10km Rel

Reg
PS
Mara-thon

PS
Marathon

Reg

PG

PG

PG

PS
Marathon

PS
Mara-thon

Reg

PG

Compétitions principales intermédiaires

Cross
Corridas

Cross

10km

Semi

Marathon

10km

10km

10km

Semi

Marathon

Exemple n°2 :
– 100km en début de saison (mars)
– marathon en milieu de saison (juin)
– 100km en fin de saison (novembre)

Mois

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Type de préparation

PS

100

PS

100

Rel

Reg

PG

PG

PS

Marathon

PS

Rel

Reg

PS

100

PS

100

Rel

Reg

Compétitions principales intermédiaires

Corridas
10km

100km

10km

Semi

Marathon

Marathon

100km

Exemple n°3 :
– 24h en début de saison (mars)
– Ultra trail en milieu de saison (août)

Mois

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Type de préparation

PS
24h

PS
24h

PS
et
Rel

Reg

PS
Trail

PS
Trail

PS
Trail

PS
et
Rel

Reg

PG

PG

PG

Compétitions principales intermédiaires

24h

Trail

Trail

Ultra
Trail

Cross

Corridas
10km

Légende

PS : préparation spécifique
PG : préparation générale
Rel : relâchement
Reg : régénération

Bruno Heubi

Portrait Bruno Heubi

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