“Rassure-moi Bruno, toi qui as l’expérience, c’est normal d’avoir le sentiment de devoir tout recommencer après une blessure et une longue période d’inactivité ?”
“Oui c’est tout à fait normal”.
“C’est surtout tout à fait humain”.

 

Vertueux mais pas que …

La course à pied a un effet vertueux. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle rencontre un grand succès. En la pratiquant, au début, on progresse très vite. Un autre aspect de cette progression c’est qu’elle est souvent fulgurante. Mais cela aussi un effet plus négatif. C’est que la régression est quasiment identique lorsque, pour des raisons qui sont variables d’une personne à l’autre, il y a une réduction même parfois une interruption de la pratique. C’est le principe de désadaptation qui fait partie de mes 6 règles de l’entraînement. En l’occurrence celle de la réversibilité.

Comparaison n’est pas raison

Mais quasiment seulement ! Car comme j’ai coutume de le dire et comme j’aime à le répéter on ne repart jamais de zéro.
Il est difficile de s’en rendre compte car nous sommes totalement dans le ressenti et dans le subjectif. Néanmoins si l’on y regarde de plus près et surtout de manière objective (c’est d’ailleurs ce qu’un œil extérieur, un entraîneur doit être en mesure de faire) on ne reprend pas au niveau zéro de pratique.
On n’a pas tout perdu même si on a parfois beaucoup perdu.
Mais le problème n’est pas tout à fait là en réalité. Il ne s’agit pas de savoir ce que l’on a perdu puisque c’est perdu et qu’il n’y a rien à faire.
Ce qu’il faut gérer, après une interruption et de ce fait une baisse de niveau, c’est la reprise.
Pour que cela se passe bien, Il faut d’une certaine manière modifier et adapter votre logiciel. Changer votre façon de voir les choses en oubliant de comparer et d’en faire une appréciation négative de vous-même.

Conseil numéro 1 : Oubliez le passé

Le passé vous sera toujours et forcément défavorable. Oubliez ce que vous avez fait auparavant. J’ai coutume de défendre le devoir de mémoire. Je vous incite au devoir d’oubli.
La pire des choses en termes de motivation serait de comparer avec vos prestations antérieures. Il ne faut absolument pas comparer. Car, même si c’est humain et naturel, on ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable. Monsieur de La Palice n’aurait pas dit mieux me direz-vous. Néanmoins c’est un réflexe de vouloir se référer à ce que l’on faisait avant. C’est tout à fait humain et logique. C’est une manière de se situer. Mais comme c’est aussi une manière de se rassurer, au final, ça ne rassure pas. Au contraire cela finit par inquiéter.
Il faut donc prendre sur soi et faire un effort pour ne pas comparer.
Ou alors, comparer des choses comparables c’est-à-dire situations rigoureusement identiques.
Par exemple pour quelqu’un qui s’est récemment mis à la course, se remémorer les débuts.
On se rend alors très vite compte des progrès accomplis d’une part mais surtout que l’on est loin d’être reparti à zéro. Et du coup c’est motivant.

Conseil numéro 2 : Procédez progressivement

Pour espérer progresser régulièrement et retrouver au plus vite votre niveau d’avant, il vous prendre en compte votre niveau de condition physique du moment, celui de votre reprise.
Quel qu’il soit, ne brûlez pas les étapes. Laissez à votre corps, plus ou moins longtemps immobilisé par votre inactivité, le temps de s’accommoder petit à petit aux nouvelles contraintes physiques que vous lui faîtes subir. Vous constaterez alors avec émerveillement à quel point ses capacités d’adaptation sont exceptionnelles si vous lui laissez le temps nécessaire.

Conseil numéro 3 : Avancez en douceur

Ne cherchez pas à retrouver les vitesses qui étaient les vôtres avant.
Par exemple, si votre allure de footing, de confort était de 10km/h et que vous vous sentez à l’aise à 9km/h, respectez cette vitesse. C’est votre corps qui doit vous guider et que vous devez écouter. Pas la partie de vous-même qui voudrait recourir aussi vite qu’avant la coupure. Être capable d’aller aussi vite serait la négation même de l’entraînement. Heureusement que vous allez moins vite. Il ne manquerait plus que cela ! Soyez-donc objectif et lucide.

Conseil numéro 4 : Ecoutez-vous

Pour mener à bien la réalisation de votre programme de reprise, il faut absolument vous écouter. C’est votre corps et vos sensations qui doivent vous guider. Il faut donc les écouter. Oubliez la montre, les vitesses à atteindre, les distances à parcourir pour ne vous concentrer que sur vous. Courez avec la plus grande aisance respiratoire et gestuelle. C’est lent ? Peu importe ! C’est court ? Et alors ?! Patience …
Comme vous ne repartez pas de zéro, vous allez rapidement retrouver un niveau tout à fait correct. Et probablement même, meilleur que celui que vous aviez avant.
On a observé à maintes reprises, ces champions, contraints à s’arrêter, revenir plus fort qu’avant. Ces championnes mettre au monde un enfant et battre leurs records après leur retour à la compétition. Servez-vous de ces exemples de retours réussis.

Conseil numéro 5 : Respectez votre état de forme du moment

Il va vous falloir évaluer votre forme du moment. C’est indispensable pour établir les bonnes allures d’entraînement. Ce n’est pas toujours facile à admettre mais dites- vous bien que ce que vous mesurez est un instantané, un « photomaton » de vos capacités actuelles. Si le test n’est pas à la hauteur de vos attentes, c’est normal. N’ayez pas d’attente d’ailleurs ou attendez -vous au pire et vous ne serez pas déçu. Il va vous servir à éviter les écueils évoqués plus haut : vouloir recourir aussi vite qu’avant votre arrêt, ne pas vous écouter, mais aussi et surtout rendre vos entraînements le plus efficace possible. Ce qui vous fera d’ailleurs retrouver au mieux et au plus vite votre niveau d’avant. C’est le cercle vertueux que vous enclenchez.

Au cas par cas …

• Si votre condition physique est très détériorée, il faut vous fixer des objectifs facilement accessibles et rechercher avant tout une remise en forme. Ce sera par exemple, exclusivement de la marche active avec des fractions de course uniquement si cela ne crée pas de difficulté trop importante. Ne cherchez pas à allonger ces séquences de course exagérément. Dès que vous êtes en difficulté sur le plan respiratoire, reprenez la marche. Vous verrez qu’au fil du temps, les portions de courses seront de plus en plus longues et à l’inverse les périodes de marche plus réduites.
• Si votre condition physique est faible, il faut débuter par une alternance de course et marche à l’envie. Pour que la phase de course soit longue, il faut que votre rythme ne vous amène pas à l’essoufflement. Ne désespérez pas si vous avez l’impression de courir à la vitesse d’une tortue. C’est elle qui a battu le lièvre au final !
• Si votre condition physique est moyenne il faut débuter par une alternance de course et marche codifiée (exemple : 4’ de course pour 1 minute de marche) et passer progressivement à 5/1, 6/1 etc… En procédant ainsi, vous arriverez rapidement à courir 30’ sans vous arrêter.
• Si votre condition physique est bonne, vous pouvez reprendre par de la course à très faible intensité. C’est à dire en équilibre respiratoire total (jamais de gêne ou d’essoufflement). Ce n’est pas pour autant qu’il faut vouloir battre des records et brûler les étapes. Ne dépassez pas 30’ à chaque sortie dans un premier temps. Puis augmentez très progressivement de 5 à 10’ maximum afin de laisser le temps à votre organisme de retrouver le bon fonctionnement de ses fonctions cardio-vasculaires et musculaires. Cette montée en charge doit être réalisée sur plusieurs semaines sous peine de voir vos progrès s’estomper très vite si vous ne respectez pas des temps d’adaptation.

 

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